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Jay - Quebec
lymphome diffus à grandes cellules B

Jay

lymphome diffus à grandes cellules B
27

Montreal QC
Canada

Je me rappelle que les médecins et les infirmières m’ont dit qu’au début que les choses allaient se dégrader, mais qu’elles finiraient par s’améliorer. À partir de ce moment-là, j’allais un peu mieux chaque jour.

Ma carrière allait vent en poupe et je songeais à fonder une famille lorsqu’on m’a annoncé que j’avais un cancer du sang. À l’époque, j’étais ingénieur concepteur chez Bombardier aéronautique et je travaillais d’arrache-pied pour avancer professionnellement. Certes, je me sentais fatigué, mais cela n’avait rien d’alarmant… jusqu’à ce que je me mette à avoir des sueurs nocturnes! J’ai donc pris rendez-vous avec mon médecin de famille pour savoir ce qui m’arrivait. À l’automne 2005, j’avais 27 ans, et les examens ont confirmé que j’avais un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), une forme de lymphome non hodgkinien (LNH).

Au début, je n’avais pas une idée précise de ce qu’était un lymphome. Comme je suis quelqu’un de foncièrement positif, j’ai encaissé le diagnostic avec la ferme volonté de lutter et de prendre du mieux rapidement. Il n’y avait, à vrai dire, pas d’autre choix. À ce moment-là, j’étais persuadé de pouvoir guérir après six mois de chimiothérapie. Plusieurs cycles de chimiothérapie plus tard, mes médecins m’ont dit que mon organisme réagissait bien à la chimio, mais que le LNH continuait à progresser. Au tout début, la chimio était vraiment pénible. J’ai passé des semaines sur mon canapé, incapable de m’asseoir sans avoir des migraines intenses et manger s’avérait pratiquement impossible. Je passais des journées allongé, allant du sofa au lit, avec ma chienne Diva. Elle m’accompagnait et s’allongeait près de moi, car elle savait que je n’étais plus la personne active que j’avais été auparavant. Mes amis et ma famille m’ont également apporté un immense soutien.

Une année complète de chimio s’est écoulée, sans que je guérisse, et mon moral en a pris un coup. C’est alors que mon oncologue m’a suggéré de faire une greffe de moelle osseuse. Il me l’a présentée comme une des dernières options qui me restaient. J’ai subi la greffe en novembre 2006. Ce fut une véritable épreuve d’endurance : 33 jours confiné dans une chambre d’hôpital où quiconque entrait devait enfiler un masque bleu et une chemise d’hôpital propre. Mon système immunitaire était à plat. La chimio avait été difficile, mais ça, c’était bien pire. Je n’avais aucune énergie, je ne pouvais rien avaler et il n’y avait pas grand-chose pour me remonter le moral. Néanmoins, après une quinzaine de jours, on a commencé à voir la numération globulaire augmenter d’elle-même. C’était une excellente nouvelle.

J’ai commencé à croire que ça allait vraiment marcher. J’étais toujours nourri par voie intraveineuse et je n’avais pas beaucoup d’énergie, mais je savais que j’allais prendre du mieux. Je me rappelle que les médecins et les infirmières m’ont dit qu’au début que les choses allaient se dégrader, mais qu’elles finiraient par s’améliorer. À partir de ce moment-là, j’allais un peu mieux chaque jour. On diminuait graduellement les doses de médicaments et je sentais que mon corps commençait à récupérer. Je savais qu’avec mon « nouveau » système immunitaire, j’avais une chance de vaincre le cancer pour de bon.

En février 2007, j’étais en rémission! J’ai eu la chance que mes deux frères soient des donneurs compatibles et c’est mon frère aîné qui a été l’heureux élu. Je lui suis à jamais reconnaissant pour cette petite part de lui qui demeure en moi.

Si j’ai pu bénéficier d’une greffe de moelle osseuse réussie, c’est pour une bonne raison : il y a 30 ans, des gens comme vous et moi se sont réunis pour recueillir des fonds afin de permettre aux chercheurs de faire progresser les traitements et d’améliorer les connaissances en matière de cancer. Quand on se serre les coudes pour lever des fonds, on sauve des vies : j’en suis la preuve vivante.

Aujourd’hui, je suis l’heureux père de jumeaux.