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Madeline Lauener
Lymphome non hodgkinien de stade 4

Madeline Lauener

Lymphome non hodgkinien de stade 4

Vancouver BC
Canada

La plus grande leçon que j’ai tirée de tout ce que j’ai vécu, c’est que nous ne pouvons pas tenir la vie pour acquise et que nous devons profiter de chaque journée où nous pouvons nous lever et avoir un impact dans la vie de quelqu’un.

En grandissant, je menais une vie bien normale : j’avais une famille aimante et beaucoup d’amis et j’étais assez active à l’école et dans la communauté. Mais en 2011, ma vie a basculé, ce qui a influencé l’ensemble de mes projets par la suite et a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui.

À 12 ans, je suis tombée très malade. Je n’avais pas les symptômes typiques d’un rhume ou d’une grippe; je me sentais tout à fait normale, mais j’étais très fatiguée. Quelques semaines plus tard, mes ganglions ont enflé et j’ai développé une forte fièvre qui persistait. Après quelque temps, mes symptômes s’étaient aggravés et mon médecin de famille ne savait toujours pas ce qui m’arrivait. J’ai donc pris un jour de congé de l’école et mes parents m’ont amenée au BC Children’s Hospital pour me faire passer des examens plus poussés. Je ne le savais pas à l’époque, mais ce serait mon dernier jour à l’école primaire. J’ai été admise à l’hôpital et, au cours des semaines qui ont suivi, j’ai subi de nombreux examens et reçu la visite de différents spécialistes. Malgré tout, j’étais de plus en plus malade et faible. Je suis devenue anorexique, au point d’être incapable de marcher – je pouvais à peine tenir debout. Encore quelques semaines plus tard, l’oncologue nous a amenés, mes parents et moi, dans une salle de réunion de famille et nous a informés que j’avais un lymphome non hodgkinien de stade 4, un cancer infantile. Pour toutes sortes de raisons, l’annonce de ce diagnostic a été dévastatrice pour ma famille et moi, mais nous étions déterminés à rester positifs et à faire face à cette épreuve ensemble.

Tout au long de ma huitième année, j’ai reçu mes traitements de chimiothérapie en consultation externe. Malheureusement, moins d’un mois après la fin de la chimiothérapie, j’ai fait une rechute. Comme deuxième traitement, j’ai reçu une greffe de cellules souches, ce qui nécessitait de fortes doses de chimiothérapie et une radiothérapie totale. J’ai suivi le traitement et ai récupéré dans une chambre d’isolement pendant plusieurs mois. Les effets secondaires étaient sévères et l’isolement était très éprouvant pour moi. Heureusement, j’ai commencé à me remettre de la greffe alors que mon système immunitaire se régénérait et, finalement, le traitement a été une réussite.

Au moment où j’écris ces lignes, huit années sont passées et je suis en rémission depuis tout ce temps. J’ai maintenant 22 ans et j’ai obtenu mon baccalauréat en sciences avec distinction de l’Université Simon Fraser, où j’ai fait une majeure en sciences de la santé. J’ai récemment commencé ma maîtrise en pathologie et en médecine de laboratoire à l’Université de la Colombie-Britannique, où j’effectue des recherches sur les cancers infantiles à l’institut de recherche du BC Children’s Hospital. Je prévois passer au programme MD-PhD pour faire carrière en oncologie pédiatrique, tant en recherche que dans un environnement clinique.

Je suis extrêmement reconnaissante d’être en santé, et je suis consciente que je suis ici grâce à une quantité considérable de temps, de travail, d’énergie et de fonds consacrés à la recherche sur le cancer ainsi qu’aux soins et au soutien aux patients, aux survivants et aux familles. Même en tant qu’adulte, huit ans après la fin de mes traitements, je suis suivie par un oncologue et je passe régulièrement des examens visant à surveiller mon état de santé par l’entremise d’un programme pour les adultes ayant survécu à un cancer, qui n’est pas offert par toutes les provinces ni tous les pays. Je serai éternellement reconnaissante envers les contributions des scientifiques, des chercheurs, des médecins, des infirmiers, des bénévoles, des donateurs et de tous ceux et celles qui m’ont permis de vivre en santé et de réaliser les rêves que j’avais dans mon lit d’hôpital il y a dix ans.

Le cancer nous touche tous, qu’il s’agisse d’un ami, d’un membre de notre famille ou de nous-mêmes. La plus grande leçon que j’ai tirée de tout ce que j’ai vécu, c’est que nous ne pouvons pas tenir la vie pour acquise et que nous devons profiter de chaque journée où nous pouvons nous lever et avoir un impact dans la vie de quelqu’un. Mes expériences m’ont insufflé l’ambition de changer les choses et d’utiliser cette chance de vivre pour transformer l’avenir des enfants et des adultes qui sont atteints d’un cancer. Mais cette mission ne peut être accomplie par une seule personne ou un seul secteur. Pour combattre une maladie qui nous touche tous, nous devons nous unir et nous impliquer. Qu’il s’agisse des professionnels de la santé, des chercheurs, des bénévoles ou des aidants naturels, chacun de nous a un grand rôle à jouer. Nous devons travailler ensemble jusqu’à ce que nous trouvions un remède et que plus aucune mère, aucun père, aucun frère et aucune sœur n’ait à subir les effets dévastateurs du cancer ou à en être témoin. Je suis donc extrêmement reconnaissante envers la Société de leucémie et lymphome du Canada pour ses activités d’éducation, de sensibilisation et de collecte de fonds qui contribuent à faire avancer la recherche, les soins et les traitements et à améliorer la qualité de vie des patients et des survivants comme moi.