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Arianna Silla

Arianna Silla

Laval QC
Canada

Les émotions en dents de scie que j’ai ressenties sont difficiles à décrire. La seule chose dont je suis sûre, c’est que j’étais prête à me battre.

Bonjour, je m’appelle Arianna Silla. À l’été 2020, j’ai soufflé 23 bougies et fait le vœu d’être en bonne santé.

Le 1er mai, après un très long mois de préparation à mes examens finaux, ma première masse est apparue sur mon cou. Je ne me doutais pas que ma vie était sur le point de changer à jamais. Pendant des semaines, je n’en ai pas fait grand cas, mais bien des gens estimaient que j’étais dans le déni. En repensant aux événements qui se sont succédé, on peut dire que je l’étais. Pendant deux mois, j’ai subi une série d’examens, de tests d’imagerie et d’interventions chirurgicales qui ont mené à l’établissement de mon diagnostic.

Le 28 juillet 2020, j’ai reçu un diagnostic de lymphome de Hodgkin de stade 2 A.

Lorsque je me voyais fêter mes 23 ans, je n’aurais jamais cru que je devrais faire face à un cancer, et ce, en pleine pandémie. Tout ce que je m’étais imaginé est immédiatement parti en fumée. Je n’étais plus une jeune femme ordinaire de 23 ans préparant son deuxième diplôme. En un clin d’œil, je suis devenue une patiente atteinte du cancer qui devait se battre pour survivre. Les émotions en dents de scie que j’ai ressenties sont difficiles à décrire. La seule chose dont je suis sûre, c’est que j’étais prête à me battre.

J’ai toujours donné mon 110 %, que ce soit à l’école, au soccer, dans les collectes de fonds, les amitiés ou les relations. Cette situation n’allait donc pas faire exception. Je me suis permis de vivre toutes les émotions qui m’assaillaient, puis je suis passée en mode guerrière, sans jamais faire marche arrière.

Mon combat contre le lymphome de Hodgkin a commencé le 6 août, lorsque j’ai reçu mon premier traitement de chimiothérapie selon le protocole ABVD. Toutes les deux semaines, pendant les six mois qui ont suivi, j’entrais à l’hôpital en me sentant forte et j’en sortais complètement vidée. J’ai suivi 12 traitements en 24 semaines. Après mes quatre premiers traitements, le 7 octobre, les résultats de ma tomographie par émission de positons n’indiquaient aucun cancer. Les huit traitements suivants ont été éprouvants, car les effets secondaires étaient de plus en plus pénibles.

J’ai dû composer avec des difficultés mentales et physiques, mais j’ai pu compter sur ma famille, mes amis et la SLLC pour m’aider à surmonter cette épreuve.

Le 13 janvier 2021, j’ai commencé la nouvelle année sans cancer. La joie et le bonheur que j’ai ressentis ce jour-là sont incomparables à tout ce que j’ai vécu. Le pire était passé et, encore aujourd’hui, cela me semble irréel. La fille que j’étais avant mon diagnostic n’est plus la même que celle qui écrit ces lignes. Pendant mes six mois de traitement, j’ai vu des parties de moi-même dépérir alors que j’étais placée sous perfusion, incapable de faire les choses qui me définissaient.

Aujourd’hui, alors que je rédige ce texte, je travaille sans cesse à reconstruire les parties de moi que le cancer m’a volées. La maladie permet de mettre les choses en perspective. Le traitement m’a donné une deuxième chance de vivre, et le cancer m’a appris à ne jamais rien tenir pour acquis. J’ai été confrontée à un effroyable malheur qui m’a permis de prendre du recul et d’envisager ma vie sous un angle insoupçonné. Le cancer et ses effets secondaires physiques ne représentent que la moitié de la bataille. Tout au long du traitement, j’ai dû m’efforcer de maintenir une attitude positive, ce qui a été une véritable épreuve en soi.

Lorsque j’ai reçu mon diagnostic, j’ai choisi de me battre. J’ai choisi mon avenir, j’ai choisi ma famille, et j’ai choisi mes amis. Mais en fin de compte, j’ai parié sur moi-même, et c’est grâce à cette décision que je suis ici aujourd’hui.

Je participe à la Marche Illumine la nuit de la SLLC depuis 2013. Ma famille et moi avons créé une équipe appelée « Team united » après le décès de ma grand-mère, emportée par une leucémie myéloïde aiguë. Notre objectif était d’aider à recueillir des fonds pour trouver un remède au cancer du sang. Dans les mois qui ont précédé la confirmation de mon diagnostic, mon équipe et moi étions désemparés. La pandémie prenait de l’ampleur et nous ne savions pas comment amasser des fonds, car nous ne pouvions pas tenir notre vente annuelle de pâtisseries.

Puis mon diagnostic est tombé et le message était clair comme de l’eau de roche : si rien n’arrête le cancer, rien ne nous arrêtera non plus. Nous avons organisé un tirage virtuel, vendu plus de 1 000 billets et récolté plus de 20 000 $. La SLLC et plus particulièrement Alyssa Brandone ont été là pour moi à chaque étape du processus.

Je suis honorée de faire partie d’une communauté aussi incroyable et je suis ravie de pouvoir brandir ma lanterne blanche entourée de tant de personnes et de battants extraordinaires. En écrivant ces lignes, j’avais pour objectif d’apporter du réconfort à de jeunes adultes atteints d’un cancer du sang. À toutes les personnes concernées, vous pouvez y arriver.

Permettez-vous de ressentir toutes les émotions qui accompagnent votre diagnostic, puis battez-vous : votre vie en dépend. Aujourd’hui, je suis une survivante, mais j’ai ressenti et vécu la peur qui entoure un diagnostic de cancer. Vous avez la force et la capacité de vaincre la maladie. L’objectif sera toujours le même. Je suis là, je me bats et je ne cesserai jamais de recueillir des fonds pour aider à trouver un remède aux cancers du sang. Je suis la preuve vivante que le traitement, la recherche et la science sont des variables essentielles de la lutte contre le cancer.

Sur cette note, si ce message vous a touché, quelle que soit la partie du monde ou l’étape de vie dans laquelle vous vous trouvez, ayez le cœur d’écrire « Team united » dans la barre de recherche et faites un don!

Arianna